mardi 19 juin 2007

Quelques précisions... pour Marie (rassure-toi, les autres n'ont rien compris non plus)

Bien contents de voir que ces quelques mots en wolof suscitent quelques interrogations...
Le français est la langue officielle mais de nombreuses autres langues dites vernaculaires sont parlées au Sénégal par les différentes ethnies (les wolofs, les sérères, les toucouleurs, les lébous, les diollas, les peulhs, les sarakolés...) Le wolof est donc le nom de l'ethnie la plus représentée à Dakar, mais également le nom de la langue.
ethnies et autres infos sur le Sénégal
carte de répartition des ethnies (il faut cocher la case...)

Voilà donc quelques mots de wolof ou de sérère (du côté de Mbassis) qu'on a utilisé dans nos commentaires :
le must à retenir : tefes = la plage
xale = enfant
guegj = la mer
nex, baax = bon
mbalax = la musique et danse sénégalaise (à l'image de Youssou Ndour)
piss = cheval en sérère
fas = cheval en wolof
nak = vache
kay fecc = viens danser

s'il vous manque encore quelques notions, n'hésitez pas... on est maintenant des pros en wolof !!!

lundi 11 juin 2007

Récapitulons...

5 mars 2007 : arrivée à Dakar

1ère semaine à la case de passage des VP (volontaires du progrès)

10 mars : arrivée dans notre appart au Point E

12 mars : Xavier prend ses fonctions au PERACOD (Programme d'électrification rurale et d'approvisionnement durable en combustibles domestiques)


Notre appart à Point E


26 mars : départ de Cécile pour sa mission à Mbassis, petit village du Sine Saloum au sud de Foundiougne

début avril : vacances de printemps à Mbassis avec Fanny (VP de Saint-Louis) (cf album)

Mbassis



Elections présidentielles françaises

Les sénégalais soutiennent Ségolène




1er we de mai : comité de liaison des VP à Nguekhokh,
Programme :
- conférence sur les confréries religieuses au Sénégal,
- un peu de sport à une vingtaine de mètres au-dessus du sol dans des baobabs âgés de plus de 500 ans,
- découverte de Popenguine chez Youssou...
(cf album)



12 mai : Festival international du conte et de la parole de Gorée


we de l'ascension : île de Mar Lodj, Sine Saloum. Farniente au campement d'Iba, pêche, rando, musique au village... (cf album)


Mar Lodj

24 mai : 1er cours de wolof... nu jang wolof tuti tuti !!!

Législatives sénégalaises : SOPI 2007

Macky Sall à Foundiougne en hélico...

we de pentecôte : festival de jazz à Saint-Louis


1ère semaine de juin : festival de danse kay fecc de Dakar !

un blog... enfin !

Dakar, le 31 mars :

"C’est le premier des petits mots d’infos que nous vous envoyons de Dakar. Ces petits mots seront là pour nous rappeler à votre bon souvenir. Il y aura nécessairement des états d’âme des réflexions, et je l’espère des échanges !"

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Dans la ville de Dakar où nous sommes actuellement, j’ai chaque jour l’impression d’être une cellule déjantée qui contribue à une tumeur cancéreuse. Dakar semble être au Sénégal cette concentration de cellules agglutinées. La seule attraction que constitue la masse critique suffit à absorber les ressources du pays tout entier. Si la ville se doit de concentrer la sagesse et la clairvoyance nécessaire au bon fonctionnement d’un territoire, Dakar n’assume sa fonction que de façon médiocre.

Dakar absorbe le bois carbonisé des forêts fantômes du Sénégal. Quelle tristesse quant M. Diong, brillant représentant des Eaux et Forêts répond à ma naïve question. Nous roulions entre Dakar et Kaolack et je demandai si la faible densité des arbres était le fait de leur adaptation au manque d’eau. Il répondit que ce n’est que le résultat du déboisement. Le déboisement pour une agriculture maigre et des parcours de pâturage dont je sais par ailleurs qu’ils ne sont à la base d’aucune filière laitière. Quelle tristesse, quand il m’assura que le paysage pelé qui entoure un village sous nos yeux était, au temps de son enfance, une forêt dense. Une forêt dense dans laquelle l’enfant qu’il était alors n’osait s’aventurer au-delà des cent premiers mètres.

Ecologie, partout en Europe, comme en Afrique, comme en Asie, comme aux Amériques, les hommes font et défont les paysages, forts et sûrs de leurs droits. L’homme a grandi, …, en nombre. Il a tissé un réseau de nerfs qui, peu à peu, permet l’émergence d’une méta-entité à l’échelle de la planète. Mais force est de constater que l’image reste floue et les gestes fastidieux et maladroits.

Mes chers amis, mes cousins, il y a un défi pour nous tous : devenir une caresse pour la Terre. Dénichez les paradoxes qui font naître ces déchirements entre nos conforts voilés et la peau de vie qui recouvre la Terre. Cheminez les paradoxes jusqu'à faire jaillir la nuance qui réconcilie.

J’ai assisté, mercredi, à l’ « atelier de restitution du plan d’aménagement de la forêt de Sambandé ». C’est un beau résultat intermédiaire ! Les habitants comprennent aujourd’hui qu’ils peuvent améliorer la qualité de leur vie tout en renforçant la forêt. Mais que d’efforts et de moyens durent être déployés pour parvenir à cette simple déclaration d’intention collective. Il a fallu qu’un homme, un enfant du pays, consacre six ans de sa vie à garder la forêt, par pure conviction. Avant que ne vienne la gratitude, il a fallu qu’on l’appelle le fou. Mais cet homme est beau. Il a fallu que la coopération Sénégal Allemagne multiplie les réunions, les ateliers participatifs, les études, les déplacements, les indemnités et les hordes d’animateurs. Et ce n’est pas gagné. Demain, il faudra encore renforcer les confiances et les courages pour faire naître cette dynamique fine les développements économique, social et environnemental progressent de concert !

Tout cela ressemble aux efforts qu’il faut fournir pour démarrer un feu de camp. Avant d’atteindre le régime de croisière qui apporte chaleur et réconfort, il faut agencer les brindilles et les petites branches. Il faut créer l’indispensable étincelle, la récolter, la transformer en une petite braise et souffler, souffler.

Cette semaine Cécile est allée faire une enquête dans un village du Sine Saloum. Dans nos échanges téléphoniques elle était heureuse de rencontrer une vie vraie, et des gens vrais. Mais elle vous racontera sûrement tout cela de ses propres mots.

De chaudes bises à tous.

Xavier, 31 mars 2007

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Eh oui, de retour de Mbassis, ou plutôt de passage sur Dakar avant de m’échapper à nouveau vers ce petit village du Sine Saloum, mais cette fois avec Xavier qui a besoin de respirer… Merci donc Monsieur Abdoulaye Wade qui a offert aux sénégalais quelques jours de repos : mardi, il prête serment ; mercredi, fête de l’indépendance puis week-end pascal, donc à partir d’aujourd’hui, dimanche, la ville va s’arrêter pour 10 jours ! On en profite pour s’évader. Direction, le département de Foundiougne, dans la région de Fatick. Taxi sept places, minibus, pirogue et enfin charrette… pour arriver chez les Sérères.

Je travaille chez eux depuis maintenant quelques jours pour tenter de trouver une solution à un problème qui les touche depuis maintenant un an : le forage qui alimente le village est en panne. L’eau manque et chaque jour, les femmes font de nombreux aller-retour (parfois même dès 3 heures du matin), la bassine de 25 litres sur la tête, vers les puits du village qui tarissent peu à peu.

Dans la région, il existe 2 types de nappes souterraines :
- Une nappe superficielle, dans laquelle sont creusés tous les puits du village (5 à 20m). L’eau y est relativement douce (à noter des problèmes bactériologiques entraînant parfois des épidémies) mais la quantité d’eau est assez faible. Du fait de la situation du village, coincé entre deux bras de mer du fleuve Saloum, cette ressource peut devenir salée si les pompages sont trop importants.
- Une nappe profonde, captée par le forage (300m). L’eau y est abondante mais salée et fluorée. Elle était consommée par les habitants malgré le goût très prononcé et les problèmes dentaires et osseux liés au fluor et était impropre à l’arrosage des vergers et jardins.

Voilà donc le problème… sans compter les problèmes de maintenance, de gestion et quelques conflits entre communautés musulmanes et chrétiennes… mais de nombreux programmes sont en cours. Animation de comités de gestion, formations de plombiers… Très prometteur également, ce prototype familial de traitement du fluor par adsorption sur des poudres d’os de zébus calcinés…

Pour ce qui est de la vie au village, les gens y sont accueillants et très chaleureux mais je n’en dévoile pas plus… on vous racontera ça à notre retour !

Grosses bises à tous (les miennes sont encore plus chaudes… 45°C à Mbassis contre un tout petit 25 à Dakar !)

Cécile, 1er avril 2007