samedi 17 novembre 2007

Octobre

  • La fin du Ramadan, pas si simple...
Cette année, comme d'autres j'imagine, la fin du Ramadan s'est un peu éternisée. Les différentes confréries du Sénégal (mourides, tijanes...) n'ont pas appelé au même moment à rompre le jeûne. Un problème, oui, puisqu'il est interdit de jeûner le lendemain de l'apparition du croissant, faute de quoi ton ramadan n'est plus valable... De nombreuses interrogations donc ces derniers jours malgré l'existence d'une Commission Nationale "Croissant Lunaire" !

  • Et donc fête de la korité
Quelques photos de la korité dans notre cour : les hommes se font beaux pour aller à la mosquée et les femmes préparent le repas de fête...



Baldé, tu as des choses à te faire pardonner ?


Malgré l'insistance de nos voisins à partager cette fête avec eux, nous sommes finalement partis fêter le pardon en brousse, à Ngueniène, village au sud de Mbour, proche de la petite côte.

La korité, c'est l'occasion de se faire pardonner tous les péchés et préjudices faits aux gens. Donc pendant 2 jours, les gens vétus de leurs plus beaux boubous en bazin vont de concession en concession s'excuser "baal ma aq" et se faire pardonner "baal naa la". Et les enfants font le tour des maisons pour réclamer une petite pièce (presque comme Haloween !!!).

Nous avons donc été accueillis par notre ami Malick qui nous a reçu très chaleureusement dans sa famille : un ceebu yap (riz à la viande) et du fanta, grande fête donc ! C'est plus tard quand il nous fera découvrir ses terres et que l'on retrouvera notre ami Talla dans son champs de pastèques à Diolofira wolof que la fête continuera entre hommes... enfin moi aussi j'étais là...

Xavier, Malick, Talla et son petit frère dans le champs de pastèques

Nous avons donc profité de la brousse et de la côte puisque nous logions à Mbodiene, au bord de la lagune. Des ballades magnifiques au milieu des pélicans...
Allez voir notre album

  • Octobre, c'est aussi la rentrée des classes
Et, surprise cette année, les petits Baldé, les enfants du gardien sont fin prêts...


  • Chasseurs sous-marins ?
Oui, ça y est ! Nous avons pris nos 1ers poissons, des petits, mais délicieux puisque Nous les avons pêchés. Bilan donc : 2 poissons chacun et 1 pour notre ami Clément. Nous avions des photos souvenirs magnifiques (vous pouvez imaginer) mais Xavier les a effacées par mégarde... je vous le jure. Si vous ne nous croyez pas, à la prochaine pêche on vous en envoie...

  • Une marche dans les rues de Dakar... Ca n'arrive vraiment pas souvent, mais nous étions là !

"Plus de 4000 personnes ont marché hier dans les rues de Dakar pour la lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités sociales. Mais aussi pour attirer l'attention des gouvernants sur le fait que les Objectifs du Millénaire pour le Développement ne seront pas atteints."


  • Le 20ème anniversaire de la mort de Sankara : manifestations vite dispersées au Burkina

L’assassinat de Thomas Sankara devait être commémoré, pour la première fois au Burkina Faso, le 15 octobre. Cette célébration, tenue vingt ans après sa mort, devait avoir lieu en présence de sa veuve Mariam Sankara de retour au pays après dix-neuf ans d’exil en Europe. L'ex-président burkinabé a été fait assassiné le 15 octobre 1987 par Blaise Compaoré toujours au pouvoir aujourd'hui.

"L’homme a osé inventer l’avenir d’une Afrique juste, intègre, solidaire, digne et consciente de sa force par le concert des nations, en incarnant le refus avec le rêve d’espoir des Africains, épris de liberté, de dignité et de justice sociale. Les idées et les valeurs de Thomas Sankara doivent être répandues pour servir à la jeunesse de son continent. Et c’est dans l’optique de faire connaître l’œuvre de Thomas Sankara qu’une tournée intercontinentale, dénommée Caravane Thom Sank 2007 a été initiée." Aziz Salomone Fall, Président du Comité International Justice pour Sankara.

Nous vous conseillons un film documentaire : "Sankara, si la résurrection était possible"

Depuis, nous avons discuté avec Aymar un ami burkinabé, habitant à Dakar qui a modéré notre enthousiasme. D'après lui, avant son assassinat Sankara était en perte de vitesse. Ces tentatives de maintien de certains points de la révolution ont conduit à l'organisation d'une opposition constituée de personnes influentes dont un réseau de notables frustrés par des dispositions qui les éloignaient de leurs anciens privilèges.

Comme dans nombre des révolutions que nous connaissons, le déroulement des choses finit par appeler un assouplissement. Cet assouplissement doit être organisé de façon à ne pas trahir les valeurs fondamentales de la révolution. Il s'agit alors de mettre au point une approche
stratégique et tactique plus fine qui n'est peut être pas nécessairement l'apanage de l'esprit des pères des révolutions (esprit plutôt absolus droit et peu enclin à de fines manœuvres inutilement consommatrices de temps et d’énergie). D’après certaines interprétations Sankara avait compris cela et ce serait laissé assassiner plutôt que d’avoir recours à une répression violente et ses risques de guerre.


Et mes collègues burkinabé de Caritas, venus à Thiès début novembre ont confirmé que Compaoré avait tout fait pour empêcher cette commémoration qui n'a pu être célébrée comme prévue.